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27 mai 2010 4 27 /05 /mai /2010 10:00

  • Intervention à propos du voeu pour le soutien à Aung San Suu Kyi

 

 

Monsieur le maire,

Je voudrais profiter de l'occasion pour saluer le travail acharné de nos dirigeant, notamment dans ce combat pour la démocratie. Je rappelle qu'en août dernier, en réponse à la nouvelle condamnation de Aung San Suu Kyi. Nicolas Sarkozy a réclamé deà l'UE de "nouvelles sanctions" à l'encontre de la Birmanie touchant "tout particulièrement" les ressources qu'elle tire de "l'exploitation...du bois et des rubis". Un geste fort, qui pénalise tous les consommateurs de rubis que nous sommes. Notre président à malencontreusement négligé dans sa demande le gaz et le pétrole, deux matières premières négligeables qu'exploite Total en Birmanie, et qui rapportent à la junte au pouvoir 141 millions d'euros par an. Il ne faut bien sûr pas avoir de positions dogmatique à ce sujet, et on peut s'en remettre au réalisme et à la bonne foi de l'entreprise en la matière :

« La carte des gisements d’hydrocarbures dans le monde ne coïncide pas avec celle des régimes démocratiques ». « Partout où le Groupe est présent, il a pour objectif de réaliser des projets économiques rentables dans le respect des lois locales et internationales applicables, et en conformité avec son propre Code de Conduite. Total (...) souhaite contribuer au développement économique et social et à la protection de l’environnement dans tous les pays où elle se trouve. »

Le principal sous-traitant en effectifs de Total sur place est l'armée birmane, qui recourt rgulièrement au travail forcé. En 2006, Total a indemnisé huit victimes de ces mauvais traitements mettant un terme à une procédure instruite contre lui au tribunal de Nanterre pour crime de séquestration, la qualification en droit français du travail forcé.

 

Monsieur le maire, il se trouve que nous n'avons pas les moyens de Nicolas Sarkozy, mais il se trouve que la ville de Blois elle aussi verse indirectement chaque année son pécule à ceux qui opprime Aung San Suu Kyi, puisque Total est notre principal fournisseur de produits pétroliers. Nous pouvons agir. Au moins, dans un premier temps, en interpelant officiellement et publiquement notre fournisseur sur ses activités en Birmanie, d'autre part en se penchant sur nos marchés publics : nous ne pouvons malheureusement pas intégrer le respect des droits de l'homme dans nos appels d'offre (incroyable, non ?), mais nous pouvons sans doute agir pour endiguer au maximum, si ce n'est TOTALement la part de ceux qui cautionne l'une des pires dictatures de cette planète.

 

François Thiollet

*la Fédération internationale des droits de l'homme estime à 141 millions d'euros par an les royalties versés par Total à la junte birmane

 

 

  • Intervention à propos du nouveau règlement des crèches

 

Monsieur le maire,

Rééquilibrer les situations en fixant pour tous un maximum de 9 semaines de vacances, sous-entend comme une évidence qu'au-delà de cette quantité raisonnable, la crèche n'est plus un mode de garde adapté. Il se trouve que la plupart des personnels de l'éducation nationale bénéficient de 2 mois de congés supplémentaires, c'est à dire 16 semaines. Ce privilège peut être vu comme intolérable par tout bon républicain qui se respecte, à qui il semblerait normal de rétablir une justice sociale en obligeant ces familles à laisser leurs enfants à la crèche même quand ils sont disponibles pour s'en occuper ! Ces familles auront évidemment le choix d'aller faire garder leurs enfants ailleurs, partout où l'on voudra bien d'eux, et la ville aura le plaisir de libérer une place pour un autre enfant, plus assidu. On peut je pense d'ailleurs aller plus loin en se demandant s'il est bien raisonnable de confier nos propres enfants à ces privilégiés qui connaissent si mal le sens de la valeur travail.


Un autre choix était possible. Si rééquilibrage il fallait, il aurait pu être placé sous le signe du respect de l'ensemble de ces personnels, en reconnaissant le fait que ces deux mois correspondent à une période chômée contrainte, revoir par exemple le montant des salaires sur les 10 mois restant, les titulaires ayant des revenus annualisés. Cette solution revient financièrement quasiment au même pour eux (+20 %), mais les enfants n'auraient au moins pas à subir cette logique du remplissage : si leurs parents ont la possibilité de les garder avec eux sur cette période, pourquoi le leur refuser ?

 

Il y a un moment ou la logique de l'optimisation des structures et du personnel devient contradictoire avec quelques principes de base de l'éducation et du service public de la petite enfance.

 

Nous nous sommes abstenus sur ce vote.

 

François Thiollet

 

 

 

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